UNIVERSITÉ
DE SFAX École
Supérieure de Commerce
Enseignant :
Walid KHOUFI
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1. Introduction Toute entreprise se trouve devant plusieurs investissements à la fois. Chacun de ces investissements constitue un choix et il revient au gestionnaire de déterminer ceux qui sont bénéfiques pour l’entreprise et ceux qui ne le sont pas. Pour pouvoir les distinguer, le gestionnaire peut employer différents critères:
2. Le Taux de Rentabilité Comptable (TRC) Le taux de rentabilité comptable est inspiré de l’analyse comptable et se défini comme le rapport entre le bénéfice comptable moyen et la valeur de l’investissement moyen: |
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Bt : bénéfice net de l’année t. n : Durée de vie du projet en années. I : investissement initial. VR: valeur résiduelle Règle de décision :
Remarque:
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Avantages et limites : Bien que le TRC semble ne présenter qu’un seul avantage à savoir la possibilité de le calculer en tout temps puisque les renseignements comptables sont presque toujours disponibles, son utilisation dans le choix des investissements est peu recommandée. Les lacunes qu’il comporte sont évidentes dont les principales sont:
3. Le Délai de Récupération (DR) Le délai de récupération (pay-back period) peut être défini comme la période de temps nécessaires pour que l’entreprise récupère sa mise de fonds initiale à partir des flux monétaires générés par le projet. Règle de décision :
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Avantages et limites: La méthode du délai de récupération est facile à appliquer, elle tient compte de la valeur temporelle de l’argent et elle favorise la liquidité. Cependant, la méthode comporte certains inconvénients:
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4. La Valeur Actuelle Nette (VAN)
La valeur actuelle nette d’un projet correspond à la valeur actuelle de tous les flux monétaires anticipés du projet. Elle se détermine comme suit: |
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CFNt : cash-flow de l’année t i : taux d’actualisation. Il s’agit du taux sans risque car les cash-flows sont considérés comme des flux certains. n : durée de vie du projet. I0 : investissement initial. Un projet sera jugé rentable lorsque sa VAN est supérieur à 0, et non rentable quand sa VAN est négative. Règle de décision :
Remarque : Dans le cas particulier où les cash-flows nets sont uniformes d’une année à une autre, l’équation de la VAN peut s’écrire comme suit: |
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Avantages et limites : Le critère de la VAN présente une rigueur conceptuelle faisant de lui le critère de décision préféré des experts financiers puisqu’il indique directement la valeur créée par un investissement. La principale limite du critère provient du taux d’actualisation utilisé. En effet, la méthode suppose que les cash-flows dégagés sont réinvestis au cours des périodes suivantes au taux d’actualisation or le taux de placement peut varier d’une année à une autre.
5. L’indice de rentabilité (IR) L’indice de rentabilité appelé aussi indice de profitabilité se définit comme étant le résultat de la division de la valeur actualisée des flux monétaires à venir par l’investissement initial. En conséquence, il constitue une mesure de la rentabilité d’un projet par unité monétaire initialement investi. L’indice de rentabilité se défini comme suit: |
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Un projet sera jugé rentable lorsque son indice de rentabilité est supérieur à 1. Ainsi, la valeur actualisée des flux monétaires à venir est supérieure à l’investissement initial. Le projet a donc une VAN positive. Lorsqu’un indice de rentabilité est inférieur à 1, la VAN du projet est négative, ce dernier est jugé non rentable. Règle de décision :
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Avantages et limites : L’IR est étroitement lié à la VAN. Il peut se révélé utile lorsque nous comparons plusieurs projets à investissement différent. En outre, il présente les même limites que la VAN.
6. Le Taux de Rentabilité Interne (TRI) Le TRI est le taux d’actualisation pour lequel la VAN est nulle. Autrement dit c’est le taux pour lequel la somme des cash-flows actualisées est égale à la dépense initiale. Règle de décision :
Représentation graphique :
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Avantage et limites : Bien que le TRI constitue l’une des plus importantes solutions de rechange à la méthode de la VAN, il présente parfois des problèmes dans le cas de certains flux monétaires (TRI multiples) ou dans le classement des projets mutuellement exclusifs (conflit avec les autres critères de décision)
Problèmes inhérents à l’utilisation du TRI :
L’utilisation du TRI est très fréquente. Certains gestionnaires le préfèrent à la VAN. Cependant, l’utilisation de ce critère comporte certaines lacunes comme la possibilité d’obtenir plus qu’un TRI possible pour un même projet. Le problème est lié au fait que pour des projets ayant plus d’un changement de signe dans la série des flux de liquidité, il existe plusieurs TRI. En effet, il y a autant de TRI possibles qu’il y a de changements de signes dans la séquence des flux monétaires. Dans de pareil cas, il apparaît plus simple de s’en remettre au critère de la VAN. |
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Dans le cas des projets indépendants, les méthodes de la VAN, du TRI et de IR aboutissent à des conclusions identiques. Ainsi si un projet est jugé rentable selon l’un des critères il le sera également selon les autres critères. Toutefois, lorsqu’il s’agit de classer des projets mutuellement exclusifs, les trois critères ne concordent pas nécessairement. Ces possibilités de conflit entre les critères VAN et TRI apparaissent notamment dans les cas suivants:
Pour illustration considérons les différents cas suivants : Cas N° 1 : |
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Ce premier cas n’illustre pas de conflit entre le critère VAN et le critère TRI. Nous avons toujours VAN2 > VAN1 et TRI2 > TRI1. |
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Cas N° 2 : |
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Ce cas est une illustration de conflit au niveau du point d’intersection entre la courbe de VAN du projet 3 et celle du projet 4. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Cas N° 3 : |
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Parfaite illustration de conflit entre la VAN et le TRI.
7. Prééminence de la VAN par rapport aux autres critères de choix des investissements et quelques considérations supplémentaires. 7.1. Prééminence du critère de la VAN La supériorité théorique du critère de la VAN est évidente. C’est le seul critère qui est en accord avec l’objectif financier de l’entreprise. En effet un projet dont la VAN est positive peut être réalisé, puisqu’il créera de la richesse. Alors qu’un projet dont la VAN est négative ne doit pas être réalisé puisqu’il détruit de la valeur. C’est donc le critère à privilégier lors de la sélection des projets d’investissement. Quant aux autres critères ils apparaissent plutôt comme étant complémentaires à la VAN. 7.2. Quelques considérations supplémentaires 7.2.1. Comparaison entre des projets de durées différentes Bien que la prééminence du critère de la VAN est évidente, dans la pratique on est amené à confronter certains problèmes comme la comparaison entre des projets de durée de vie différentes où le critère de la VAN mérite une certaine adaptation. Examinons ceci à travers l’exemple suivant : |
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7.2.2. La décision d’investissement et l’inflation Comme les investissements sont généralement de longue durée et les flux monétaires qui concernent le futur ont des montants déterminés au moment de l’investissement c'est-à-dire à la date initiale et comme l’inflation anticipée a un impact direct sur le taux de rendement exigé sur un projet ou sur le coût du capital d’un projet, il convient d’intégrer cette variable aux prévisions des flux monétaires ou au taux d’actualisation. Lorsqu’on se penche sur la question, on remarque qu’il est nécessaire de faire la distinction entre la notion de taux nominal et la notion de taux réel. L’effet Fisher nous permet de résoudre ce problème. Si on note alors par : R : taux de rendement réel requis sur le projet. r : taux de rendement nominal requis sur le projet. I : taux annuel d’inflation anticipé pendant la durée de vie du projet. L’effet Fisher nous apprend que : (1+I).(1+R)=(1+r) Comme I.R est généralement faible, le taux réel est donc à peu près égal au taux nominal diminué du taux d’inflation : R ≈ r - I |
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7.2.3. La décision d’investissement sous contrainte budgétaire Lorsque l’entreprise n’a aucune limite budgétaire, elle doit théoriquement accepter tous les projets dont la valeur actuelle nette est positive. Cependant, en pratique il arrive fréquemment que l’entreprise se retrouve dans un contexte de contrainte budgétaire. Cette contrainte découle du fait que l’entreprise a atteint sa capacité optimale d’endettement et ne peut émettre des actions sur le marché. Dans un tel contexte, on ne peut accepter tous les projets jugés rentables et l’on doit plutôt choisir ceux qui ont la plus grande rentabilité tout en respectant les capitaux disponibles. Pour y parvenir l’approche à suivre consiste à déterminer la combinaison de projets qui procure à l’entreprise la valeur actuelle nette la plus élevée et ce en respectant la contrainte budgétaire. La méthode utilisée fait recours à la technique de programmation linéaire (Simplexe). Formulation mathématique du problème: Il s’agit de maximiser la fonction Z = S Bj Xj Soumise aux contraintes suivantes: S Cjt Xj £ Kt t = 1, 2, 3, ………T 0 £ Xj £ 1 j = 1, 2, 3, ………n Xj : pourcentage du jième projet qui sera mis en œuvre Bj : valeur actuelle nette du jième projet Cjt: sortie d’argent requise à la période t pour la réalisation du jième projet Kt : budget d’investissement disponible pour la période t n : nombre de projets étudiés. Pour résoudre ce problème, il faut déterminer les n valeurs Xj qui permettent de maximiser la valeur de Z tout en respectant les T contraintes de disponibilités financières et les n contraintes relatives aux pourcentages de réalisation éventuelle des projets. |